Les HTMlles 10: Affaires à Risques - Festival féministe d’arts médiatiques + de culture numérique / Risky Business - Feminist festival of media arts + digital culture (Montréal, 10 - 18 Nov 2012)
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The HTMlles is a feminist festival of media arts and digital culture produced in Montreal by Studio XX, a bilingual feminist artist-run centre for technological exploration, creation and critique. Initiated in 1997, the HTMlles is an international platform dedicated to the presentation of women’s, trans and gender non- conforming artists’ independent media artworks from all facets of contemporary technological creation.
The 10th edition of The HTMlles will take up the notion of risk. To risk: to gain or to lose (it is uncertain), to expose oneself to a possibility… Risk is a potential. Whether used positively or negatively, the idea of risk implies that of evaluation, action and distribution, and thus, power. While the term “risk” evolved with the development of capitalism, the concept of “risk society” is about twenty years old and has been used by scholars to describe how modern society organizes around the idea of risk, that is, in response to a future (which society should be able to manage). By simply invoking or imagining the future, one immediately engages in risky behaviours. Anything and everything can become risky… Indeed, there exists a global economic and industrial complex organized around monitoring and moderating “risk”, from insurance companies to investment products, as well as technologies and approved, standardized methods of risk assessment and risk management. There are also whole sets of techniques of calculation, “optimization” and social control that rely on the presence of a notion of “risk,” from so-called “at-risk-populations” to who are considered “vulnerable,” “suspect” or, increasingly so nowadays, “insolvable.”
In such a critical moment, it is perhaps crucial to ask (ourselves) some questions. How does the language of risk articulate itself today? What is at risk today? How can one take risks today? What are the different levels of risk in our various (trans)actions? What is the relationship between risk, technology and power? How is risk both managed and created? How is it distributed? Since when does one “invest” in one’s future and what does it actually mean? Do “crises” serve to pacify the communities being affected by these “crises”? Who are they? What do artists have to say about these so-called risks and crises? How is making art risky today? Who speaks? To whom and in the name of what?
Les HTMlles est un festival féministe d’arts médiatiques et de culture numérique produit à Montréal par le Studio XX, centre d’artistes féministe bilingue engagé dans l’exploration, la création, la diffusion et la réflexion critique en art technologique. Lancé en 1997, le festival est une plateforme internationale dédiée à la présentation publique d’œuvres d’arts médiatiques innovatrices et indépendantes, créées par des artistes s'auto-identifiant comme femmes, trans ou dissidents et dissidentes du genre et dévoilant la création technologique contemporaine sous toutes ses facettes.
La 10e édition du festival Les HTMlles se fera sous le signe du risque. Risquer : gagner ou perdre (le résultat est incertain), s'exposer à une possibilité… Le risque est un potentiel. Qu'elle soit connotée positivement ou négativement, l'idée de risque implique celles de l'évaluation, de l'action et de la répartition, et donc, du pouvoir. Le mot « risque » a évolué au cours de l'histoire du capitalisme ; le concept de « société du risque » pour sa part n'apparaît qu'il y a une vingtaine d'années. Il a été utilisé par des sociologues pour rendre compte de la manière dont la société moderne s'organise autour de l'idée de risque, dans le sens de se préparer au futur (ce qu'une société devrait être en mesure de gérer). Cependant, du moment où on envisage ou imagine le futur, nous adoptons des comportements risqués. Tout et n’importe quoi peuvent potentiellement être considérés risqués…. Pour nous le démontrer, il existe toute une économie, tout un complexe industriel mondial dont la fonction consiste à réguler et modérer le « risque », qu'on pense aux compagnies d'assurances, aux produits d'investissement ou aux technologies et méthodes standardisées d'évaluation et de gestion des risques. Il existe également toute une panoplie de techniques de calcul, d’« optimisation » et de contrôle social qui repose sur cette notion de « risque »; pensons aux « populations à risques » et à ces personnes qui sont considérées « vulnérables », « suspectes » ou, de plus en plus par les temps qui courent, « insolvables ».
Dans une période comme celle que nous vivons, à ce point critique, il est peut-être crucial de (se) questionner un tant soit peu. De quelle manière s'articule aujourd'hui le langage utilisé pour conceptualiser le risque? De quelle manière prend-on des risques aujourd'hui? Quels sont les différents niveaux de risque dans nos diverses (trans)actions? Quelle est la relation entre risque, technologie et pouvoir? Par quelles voies le risque est à la fois géré et créé? Comment est-il réparti? Depuis quand une personne « investit »-elle dans son avenir et qu'est-ce que ça signifie réellement? Est-ce que les « crises » servent à pacifier les communautés qui sont affectées? Quelles sont-elles? Aussi, qu'ont les artistes à en dire, de ce qu'on nomme « crises » et « risques »? En quoi faire de l'art est-il risqué aujourd'hui? Qui parle? À qui et au nom de quoi?